Analyse préliminaire des impact de la crise politique actuelle et les sanctions sur la sécurité alimentaire

En résumé, la crise politique actuelle et les sanctions imposées par la CEDEAO au Niger impactent la sécurité alimentaire de plusieurs manière :

 

I - IMPACTS MACRO-ECONOMIQUES

1. Inflation des prix alimentaire 
2. Pénurie des produits alimentaires
3. Réduction des échanges et de l'activité économique (fermeture des frontières et pénuries d'électricité), entraînant une baisse de la croissance du PIB et une augmentation de la pauvreté (à moyen terme).

II - IMPACTS SUR LES REVENUS DES MENAGES ET LA SECURITE ALIMENTAIRE

1. Réduction des flux de fonds de transfert provenant des migrants vivant dans l'espace de la CEDEAO. Les transferts de fonds représentaient environ 4 % du PIB en 2022 et constituent une source de revenus essentielle pour les ménages les plus pauvres.

En 2022, le Niger a reçu 534 millions de dollars US en transferts de fonds, dont 89 millions de dollars US (17 %) provenant des migrants vivant dans les pays de la CEDEAO.

3. La suspension des échanges aura un impact négatif sur les moyens de subsistance des agriculteurs et des éleveurs nigériens qui dépendent des exportations de produits frais et de produits d'élevage vers le Nigeria et le Bénin, ainsi que sur les personnes des deux côtés de la frontière qui travaillent dans le commerce et le transport.

4. Les agriculteurs nigériens d'oignons et de tomates ainsi que les chauffeurs de camions souffrent déjà car les produits destinés à l'exportation pourrissent à la frontière fermée. Les frontières avec le Mali et le Burkina Faso, bien qu'ouvertes, sont moins accessibles en raison de l'insécurité.

5. Les impacts des sanctions sur les éleveurs transhumants qui migrent normalement entre le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso et le Bénin à la recherche de pâturages ne sont pas encore clairs, car les mouvements transfrontaliers avaient déjà diminué de manière significative au cours des derniers mois en raison de l'insécurité et des taxes sur le bétail aux frontières.
5. Les restrictions à l'importation réduiront la disponibilité et augmenteront le prix des engrais et de l'alimentation animale, ce qui aura un impact négatif sur la productivité et les moyens de subsistance des agriculteurs et des éleveurs.
6. Le départ potentiel ou la réduction des forces militaires internationales, des ambassades et des entreprises étrangères (uranium, télécommunications, banques, etc.) entraînera des pertes d'emplois significatives, notamment dans les zones urbaines (travailleurs de l'hôtellerie/tourisme, employés domestiques, gardiens, etc.).
7. Les déficits budgétaires du gouvernement dus à la suspension de l'aide internationale pourraient entraîner des réductions de salaires ou des licenciements pour les employés du gouvernement, tant au niveau national que décentralisé.

 

III - IMPACT SUR LES PROGRAMMES DE SECURITE ALIMENTAIRE ET DE NUTRITION

1. Augmentation du nombre de personnes gravement en insécurité alimentaire et d'enfants malnutris, en raison des impacts précédents sur les moyens de subsistance et les prix alimentaires, nécessitant ainsi une intensification de l'aide alimentaire et nutritionnelle d'urgence.
2. Réduction des capacités déjà limitées du gouvernement en matière d'assistance humanitaire, y compris dans le cadre de la réponse à la période de soudure en cours, en raison du probable déficit budgétaire gouvernemental.
3. À moins que des exceptions humanitaires ne soient rapidement établies, perturbation des programmes de sécurité alimentaire et de nutrition du PAM et de ses partenaires, en raison des contraintes opérationnelles induites par les sanctions, ainsi que des possibles réductions de financement de la part des pays donateurs.

 

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